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mardi 3 février 2015

Seydou Doumbia signe à l'AS Roma

L'attaquant du CSKA Moscou vient de s'engager avec le club entraîné par Rudy Garcia.


Le montant de l'indemnité de transfert et la durée du contrat n'ont pas été communiqués par les parties.

mardi 25 février 2014

Les adversaires de la Côte d'Ivoire : la Colombie, favorite (1/3)

La Colombie fait figure de favorite dans cette poule. Nation montante du football sud-américain et mondial, les Eléphants devront être sur leurs gardes lors de leur deuxième match.

Auteurs d'un parcours remarquable en éliminatoires, los Cafeteros (surnom de la sélection colombienne) ont terminé deuxième sur neuf, à deux petits points de l'Argentine qu'ils n'ont pas réussi à battre en confrontation directe (rappelons que le Brésil, pays-hôte, ne participait pas mais que la Colombie a fait 1-1 face à la Seleçao, en amical à New York).

Enregistrant neuf victoires pour quatre défaites en seize rencontres, l'équipe de l'éternel gardien Faryd Mondragon (42 ans) a marqué 27 buts (1,7 but par match) pour seulement 13 encaissés. Le bilan (+14) est nettement positif et seule l'Argentine a fait mieux. Lors de cette campagne de qualification, les Colombiens n'ont perdu aucun match par plus de deux buts d'écart. Ils ont en revanche infligé deux cinglants 4-0 et 5-0, respectivement à l'Uruguay et à la Bolivie.

A première vue, le début de sa préparation au Mondial n'a pas été moins impressionnant puisque la Tricolor s'est déjà frotté à deux équipes qui iront au Brésil avec de l'ambition : en novembre dernier, elle a en effet battu la Belgique 2-0 à Bruxelles, avant de faire match nul 0-0 face aux Néerlandais à Amsterdam. Ces deux performances sont toutefois à relativiser car outre le caractère amical des rencontres - la Belgique a dominé la première rencontre de la tête et des épaules (mais pas face au but) et les Pays-Bas ont été très tôt réduits à 10.



La blessure récente de Falcao et sa possible non participation (ou méforme) au Mondial sera un élément clé des performances colombiennes cet été. Attention toutefois à ne pas réduire l'effectif à leur attaquant vedette (3e buteur ex-æquo des éliminatoires avec 9 buts). Son coéquipier monégasque James Rodriguez est l'un des principaux animateurs du jeu colombien et la forme qu'il affiche en championnat de France est de bon augure pour les Cafeteros. Des joueurs sans complexes comme Teofilo Gutierrez (River Plate, 6 buts en qualifications) ou le jeune Victor Ibarbo (Cagliari) pourraient eux aussi faire des dégâts dans les défenses adverses.

Auteure d'une très décevante Copa America 2011 (éliminée en 1/4 par le Pérou après avoir terminée première de sa poule devant l'Argentine), la Colombie aura sûrement à cœur de se racheter. Emmenée par l'Argentin José Pekerman (1/4 de finale avec l'Argentine en 2006) depuis 2012, la Colombie participera cet été à sa 5ème Coupe du Monde (1962, 1990, 1994 et 1998). Il faut malgré tout relever que la dernière remonte à 16 ans et que, dans cet effectif colombien, seul le "dinosaure" Mondragon a déjà connu une Coupe du Monde (deux pour être précis).

Carlos Valderrama, incognito

Récemment, l'ancien sélectionneur Francisco Maturana a donné une interview au journal colombien El Tiempo. Il explique qu'avant le Mondial 1990, Beckenbauer lui avait affirmé que son équipe, bien que talentueuse, ne ferait rien en Italie : 

"L'histoire est cette chose qui fait que dans les moments compliqués, on ne se donne pas à 100%, mais à 120. 
Et cette histoire, on ne l'acquiert pas en jouant, mais en regardant. Par exemple, au Brésil, tout le monde a un frère, un cousin, un voisin, qui a joué le mondial. Valderrama ou Rincon, qui ont-ils vu jouer une coupe du monde ?".* 

Falcao, Yepes, Gutierrez et consorts auront-il appris des déboires de Valderrama et Rincon ? Rendez-vous en juin...


* Vous pouvez lire l'interview en entier dans le magazine So Foot n°113 (Février 2014)

samedi 22 février 2014

Trapattoni : en espérant une mauvaise farce


L'information a été publiée hier matin par le fameux quotidien sportif italien La Gazzetta dello Sport : Giovanni Trapattoni sera le nouveau sélectionneur de la Côte d'Ivoire après le Mondial brésilien.


Si, en matière de football, l'illustre entraîneur impose le plus grand respect, il m'a été difficile de me réjouir de cette nouvelle. C'est indéniable, "Il Trap" est un monument du football européen : ancien international italien (une vingtaine de sélections), il fut un joueur clé du Milan AC - où il a effectué presque toute sa carrière - pendant les années 1960. 

Plus encore, c'est sa carrière d'entraîneur qui impressionne : 7 scudetti (dont 6 avec la Juve), 3 coupes de l'UEFA (record battu que 15 ans plus tard par Ferguson), 1 coupe des coupes et 1 coupe des clubs champions. Cerise sur la gâteau, Trapattoni demeure l'un des trois entraîneurs (avec Mourinho) à avoir remporter le championnat de première division dans quatre pays européens différents (Italie, Allemagne, Portugal, Autriche). Chapeau.

Le lombard s'est également essayé au rôle de sélectionneur, tout d'abord avec l'Italie (1/8 de finale au Mondial 2002 et élimination au premier tour à l'Euro 2004) puis dernièrement avec l'Irlande, avec laquelle il manqua de peu la qualification au Mondial sud-africain (Thierry Henry s'en souvient).

A première vue donc, difficile de reprocher à Trapattoni son manque d'expérience, comme a pu le faire - à raison, certes - pour le débutant Sabri Lamouchi. 

Non, ce qui pose problème, c'est plutôt l'inadéquation entre le profil du candidat et les objectifs fixés. Je n'aurai pas été surpris - furieux oui, mais pas surpris - de voir la Fédération ivoirienne de football (FIF) débarquer Sabri Lamouchi à quelque semaines du Mondial pour le remplacer par un sélectionneur plus chevronné. Elle a en effet déjà procédé de la sorte avec Vahid Halilhodzic en nommant Sven-Goran Ericksson début 2010 alors que le bosniaque avait effectué toute la campagne de qualification. Sans même parler d'indélicatesse, en terme de construction sur le long-terme et de continuité, on a fait mieux.

Mais dans notre cas, la situation est toute autre : selon la Gazzetta, Trapattoni prendrait ses fonctions à l'issue de la Coupe du monde, avec pour objectifs la victoire de la prochaine CAN (Maroc 2015), la qualification à la suivante (Libye 2017) et une qualification au Mondial russe en 2018. 



A l'aube de ses 75 ans et après une carrière exclusivement européenne, l'Italien se sent-il prêt à se lancer dans cette aventure ? Contrairement à ce que certains peuvent penser, la (supranationale) FIFA n'a pas (encore ?) uniformisé les football. Et, bien qu'il y ait aussi une vraie diversité au niveau continental, le foot africain dans son ensemble demeure très différent du football en Europe. Cela implique une façon de pratiquer, mais aussi une culture, une organisation et parfois des enjeux différents. Tous ceux qui ont fait l'expérience (de Claude Le Roy à Hervé Renard en passant par Philippe Troussier) le disent. Comprendre ces différences et s'y adapter demande une certaine intelligence, une certaine envie et du temps. Si je ne doute pas que Trapattoni soit doué de la première, a-t-il encore la motivation nécessaire ? Est-il prêt à faire les efforts requis ? Et est-il sûr de vouloir débuter cette expérience qui le mènerait jusqu'à 80 ans ?

Le choix de Lamouchi avait été très critiqué. Mais le Français avait, lui, indéniablement cette envie et cette fraîcheur qui lui ont permis de s'adapter rapidement. Penser qu'à 74 ans, l'un des techniciens le plus titré d'Europe l'a lui aussi est, je le crains, une erreur.

Quelques heures après l'information de la Gazetta, la FIF publiait un communiqué sur son site :

La Fédération Ivoirienne de Football ne se sent concernéeni de près ni de loin, par cette information. 
La FIF n'a donné mandat à aucun agent pour solliciter les services d'un sélectionneur national.

Difficile de démêler le vrai du faux. Je note quand même que nulle part la Gazzetta n'emploie le conditionnel. En attendant, souhaitant que la FIF dise vrai, je préfère croire naïvement à une mauvaise farce.

jeudi 6 février 2014

Mondial 2014 : calendrier et objectifs

Qualifiés dans la douleur lors d'un troisième tour contre le Sénégal (3-1, 1-1), la sélection ivoirienne prouve qu'elle a pris goût aux joies du Mondial et que l'équipe souhaitant l'en priver doit jouer plus que le seul match retour. Les Sénégalais ont fait preuve d'une combativité et d'une certaine discipline tactique qui auraient pu payer s'ils n'avaient pas déjoué au match aller. Chose sûre, cette sélection sénégalaise jouera les premiers rôles sur le continent dans les prochaines années.

Troisième qualification d'affilée donc pour la Nation Orange Blanc Vert, et même si l'Ivoirien est réputé pour avoir un goût prononcé pour la critique, ce ticket pour le Brésil n'est pas pour lui déplaire. Malgré tout, l'enthousiasme est mesuré. La faute à deux premières phases finales (2006 et 2010) décevantes pour une sélection considérée par beaucoup - à cette époque - comme la plus prometteuse d'Afrique.

En Allemagne, la Côte d'Ivoire avait enregistré un bilan de deux défaites pour une victoire, quittant la compétition au premier tour avec 3 points. En Afrique du Sud, elle s'était inclinée une seule fois mais les 4 points glanés ne lui permirent pas d'accéder aux 1/8 de finale pour la première fois de son histoire, la faute à un différentiel inférieur à celui du Portugal.

Un supporter ivoirien n'oubliera jamais de préciser que par deux fois, les Eléphants avaient hérité du fameux "groupe de la mort", ce qui put adoucir quelque peu l'amertume de l'élimination. Lorsque l'on regarde dans le détail, les 3 défaites concédées en 6 matchs de Coupe du Monde l'ont été face à l'Argentine, aux Pays-Bas et au Brésil. Rien de scandaleux - sur le papier - donc.

Peu gâtés par les tirages précédents, les supporters des Eléphants étaient certainement tendus devant leurs écrans, le 6 décembre dernier.

Tirage et calendrier


Ouf de soulagement... Pour cette édition 2014, la Côte d'Ivoire a légué la "poule de la mort" à son voisin ghanéen (Etats-Unis, Portugal, Allemagne) : elle hérite du groupe C composé de la Colombie, du Japon et de la Grèce. J'entends déjà les plus avisés d'entre vous me mettre en garde contre un optimisme béat. "Ce groupe n'est pas simple !" Vrai. Il est même truffé de pièges (et je serai ravi d'examiner nos adversaires dans un prochain article). Je suis néanmoins soulagé de constater que cette année, l'excuse du tirage au sort ne tiendra pas. Notre chère sélection va pouvoir jouer décomplexée dès le premier match et - espérons - mouiller le maillot !



Comme toutes les équipes qualifiées, la Côte d'Ivoire jouera ses trois matchs dans trois villes différentes.

Elle débutera son mondial le samedi 14 juin contre le Japon, à Recife (ville littorale d'1,5 million d'habitants située dans la région du Norte-Nordeste). Ce qui peut d'ores-et-déjà nous surprendre à propos de ce match est l'horaire du coup d'envoi. Il s'agit du seul match de la compétition à débuter à 22 heures (heure locale) ! Ne commençons pas à crier au complot, si cet horaire est atypique pour les Eléphants, il l'est tout autant pour leurs adversaires nippons. Officiellement, il a été expliqué par la FIFA qu'il s'agit de protéger les joueurs et le public des fortes chaleurs. Pour ma part, j'en doute, et ce pour deux raisons principales : les températures ne sont pas forcément plus élevées à Recife qu'à Manaus par exemple. Pourtant dans cette ville, les horaires des matchs varient entre 16 et 18 heures. Surtout, les autres matchs organisés à Recife seront joués à 17 heures ou à 13 heures ! Il semblerait que cet horaire tardif vise en fait à permettre une diffusion en fin de matinée au Japon... Si toutefois, quelqu'un avait une explication à me proposer, je suis preneur.

Recife, première ville-hôte des Eléphants


Lors de leur deuxième rencontre, la Côte d'Ivoire croisera le fer avec la Colombie le jeudi 19 juin à Brasilia.
Notons que la capitale politique brésilienne est située à environ 2000 kms de Recife à vol d'oiseau. Ce match se jouera à 13 heures, heure locale.

Pour leur troisième match (mais espérons pas le dernier), les Eléphants s'envoleront pour Fortaleza - ville côtière de 2,5 millions d'âmes située à environ 700 kms au Nord de Recife) afin d'y affronter la Grèce, le mardi 24 juin à 17 heures (toujours heure locale).


Les objectifs selon Sabri (morceaux choisis...)


Le coach des Eléphants, Sabri Lamouchi, donnait une interview à Fifa.com le 4 février dernier. Conformément à ce que l'ont peut attendre d'un sélectionneur à une poignée de semaines du mondial, il reste prudent... mais pas seulement !

"C'est un groupe très équilibré. Le premier match aura son importance".

Un poncif ne fait jamais de mal. C'est juste qu'il ne faut pas en abuser. En la matière, on ne peut rien reprocher à Lamouchi même s'il ne peut s'empêcher d'en délivrer un beau ici. Dans une poule à 4, l'équipe qui remporte son premier match peut envisager l'avenir sereinement. A condition de ne pas perdre les deux suivants... Merci Sabri.


"L'objectif numéro 1 est d'essayer de faire mieux que lors des deux dernières éditions, c'est-à-dire de sortir des poules. (...) [Mais] ne nous fixons pas de limite ! (...) Si on passe, tout est jouable.

Un objectif modeste de prime abord. Le sélectionneur aurait pu nous servir le fameux "prendre les matchs un par un" mais cela aurait fait un poncif de trop. Finalement, Sabri est pragmatique et formule une banalité de manière intelligente et enthousiaste : inutile de se projeter, nous rêverons le moment venu.


"La Colombie peut être une des grandes surprises de la prochaine Coupe du Monde."

Et hop, le coach contribue à faire de la Côte d'Ivoire un outsider de cette poule C. Cela pourra toujours servir. A dégonfler le "melon" de certains joueurs par exemple.


"En Coupe du Monde, [les Ivoiriens] n'ont pas la faveur des pronostics, mais ils ont les talents pour embêter les grandes nations du football. Il faut pour cela que les individualités se mettent à 100% au service du collectif."

La Côte d'Ivoire, pas un favori du Mondial. On s'en doutait. Sabri Lamouchi rappelle à ses poulains qu'à ce niveau, le talent n'est rien sans discipline tactique. Affaire à suivre...


"Pour certains ce sera effectivement la dernière Coupe du Monde."



Sont visés ici "Copa", Drogba, Kolo, Zokora, Tiéné, notamment. Pour tous ces "appelés, c'est une raison de plus pour tout donner afin de tourner la page internationale de leurs carrières la tête haute.


jeudi 3 octobre 2013

Lamouchi n'est ni le problème... ni la solution

Depuis quelques semaines les critiques à l'encontre de Sabri Lamouchi, le sélectionneur des Eléphants, s'accentuent (ou, du moins, sont davantage relayées dans les média ivoiriens). Il semble que les dernières performances de la sélection nationale aient poussé certains observateurs (avec plus ou moins d'arguments d'ailleurs) à prendre pour cible l'ancien international français.

Avouons-le, la Côte d'Ivoire a enchaîné 3 matchs plutôt laborieux : deux buts encaissés en Tanzanie (malgré une victoire 4-2) lors d'un match de qualifications pour le Mondial 2014 ; une lourde défaite face au Mexique (1-4)  en match amical aux Etats-Unis ; enfin, un match sans enjeu - la Côte d'Ivoire étant qualifié pour le tour suivant - face au Maroc au stade Houphouët-Boigny d'Abidjan qui a vu les Eléphants être menés au score et incapables de prendre les trois points devant son public (1-1). Sacrilège.


Que reproche-t-on exactement à Lamouchi ? 

Difficile de le savoir, malheureusement, tant les attaques sont vides de substance. Crier haut et fort que le sélectionneur a tout faux est chose aisée. Identifier avec précision ce qu'il fait mal est plus compliqué. Hormis affirmer que Lamouchi n'a pas le niveau et qu'il est - devenu depuis quelques semaines ? - un incompétent notoire, les quelques entraîneurs et anciens joueurs qui s'expriment dans la presse disent peu de choses. Cela est regrettable. Alors que ces "autorités" pourraient enrichir le football ivoirien de leurs précieux conseils, elles se contentent de clamer que le coach est un incapable. Pourtant, à quelques jours du match aller de qualification contre le Sénégal, la critique se doit d'être constructive.


Bilan 

A première vue, le bilan sportif de Lamouchi est plus que correct. Nommé fin mai 2012 (quelques mois après la finale perdue face à la Zambie) avec pour mission la qualification au Mondial 2014, le Français compte 10 victoires et 4 nuls en 16 rencontres. Après avoir entériné la qualification des Eléphants pour la CAN 2013 en écartant sèchement le Sénégal (tiens donc...), Lamouchi a réalisé un parcours honorable (14 points sur 18 possibles) dans les éliminatoires du Mondial 2014 et qualifié la Côte d'Ivoire pour le troisième et dernier tour. Seule ombre au tableau, la CAN 2013 : un décevant quart de finale perdu face au Nigeria, futur vainqueur.

On a finalement tendance à oublier qu'en 16 mois et autant de matchs joués, les deux seules défaites concédées par le Français l'auront été face à un Nigeria fringant et futur champion d'Afrique, puis face au Mexique avec une sélection A' (pour rappel, Abdulrazak, Mathis Bolly, Bony et Doumbia étaient titulaires) et un côté gauche Boka-Gosso "à la rue".


Alors, pourquoi Lamouchi est-il devenu la cible de critiques à Abidjan ?

Tout d'abord, tous ceux qui suivent les matchs des Eléphants devant leur écran l'ont constaté, le jeu proposé par les joueurs est guère séduisant. C'est indéniable, certes. Mais cela est-il nouveau ? Absolument pas. La génération des "académiciens" (et les autres, ne les oublions pas) n'ont jamais régalé les supporters à la hauteur des qualités individuelles et collectives qu'on leur connaît (ou présume ?). Plusieurs explications reviennent : les joueurs ne s'entraînent pas suffisamment ensemble, ils arrivent en sélection fatigués par leurs matchs en clubs, ils n'ont pas la motivation qu'on est en droit d'exiger de joueurs défendant les couleurs nationales, le terrain est plus petit qu'en Europe et la pelouse de mauvaise qualité, etc... Jean-Marc Guillou, fondateur de l'académie du même nom, a même un temps clamé être la solution au problème du football international ivoirien. Ayant formé la plupart des Eléphants actifs à l'époque, il se pensait en mesure de les diriger au mieux sur le plan collectif. Nous ne le saurons jamais.

Quoiqu'il en soit, aucun entraîneur n'a donné à cette équipe le fond de jeu qu'elle mérite : Zahoui s'en est approché, mais pendant la CAN l'impératif du résultat a fini par avoir raison du collectif. Erickson, lui, ne l'a fait qu' "à moitié" pendant le Mondial sud-africain : si l'articulation entre la défense et le milieu a été quasi parfaite sur les phases défensives, le Suédois avait apparemment fait une croix sur tout animation offensive.

Aucun des observateurs qui s'en prennent aujourd'hui au sélectionneur n'était suffisamment naïf pour penser que cela changerait avec Lamouchi lorsque ce-dernier fut choisi par Sidi Diallo. On ne pourrait donc, sans un brin de malice, voire de malhonnêteté, faire aujourd'hui ce reproche au novice qu'est Lamouchi en matière de sélections nationales et de football ivoirien.




Les Eléphants et leurs piètre défenses 

Les voix qui s'élèvent critiquent ensuite les errements défensifs des Eléphants. La défense n'a jamais été le point fort de la sélection ivoirienne. Du temps de la triplette A. Dindane - Bakayoko - B. Kalou, comme de celle composée de Kader Keita, Drogba et Arouna Koné, la force de la sélection a toujours été offensive. 

Les sélectionneurs successifs ont été incapables de trouver une défense à 4 réellement fiable et de la pérenniser. De plus, les meilleurs éléments sont davantage sur la pente descendante qu'ascendante (Kolo, Zokora, Boka, Gosso...). Lamouchi (et ses successeurs) sont obligés d'intégrer des jeunes joueurs (comme Aurier ou encore Brice Djadjédjé...) et c'est ce que le sélectionneur a fait, notamment contre le Maroc. Des essais de ce type sont nécessaires et ne peuvent être faits que lors de rencontres sans enjeu. Encore une fois, un observateur avisé comprend cela. Qu'il soit inquiet à la fin du match contre le Maroc après avoir vu la prestation de la défense, c'est légitime. Qu'il demande par voie de presse la tête de l'entraîneur, ça n'a pas de sens. Surtout à quelques jours d'un match crucial pour la qualification au Mondial brésilien.

De nombreux techniciens font semblant d'oublier que la génération Drogba-Zokora-Kolo est déclinante et que la relève doit être lancée dans le grand bain le plus vite possible. En 2012, Zahoui a incorporé dans son groupe des joueurs comme Kafumba, Gradel ou encore Bony. Lamouchi doit non seulement continuer dans cette voie, mais surtout aller plus loin en identifiant les futurs titulaires. Cela n'est pas simple. Les supporters peuvent l'oublier. Pas des observateurs, qui se considèrent généralement comme expérimentés et compétents en la matière.

A dix jours du premier match contre le Sénégal, il n'y a lieu d'être ni enthousiaste - peu d'Ivoiriens le sont je crois - ni alarmiste, comme certains. 

En conclusion, je n'ai que trois certitudes : notre sélection est sur le déclin et le renouvellement des cadres s'impose ; le contrat de Zahoui aurait dû être prolongé pour pérenniser la reconstruction de l'équipe ; Lamouchi n'est ni le problème, ni la solution mais s'il ne nous qualifie pas pour le Mondial 2014, personne d'autre ne le fera.